Ados: la sexualité pose toujours question…

Souvent encore tabou, la sexualité des adolescentes et des jeunes filles est pourtant une réalité à laquelle les parents redoutent d’être confrontés en raison des risques de grossesse mais aussi des infections sexuellement transmises. Les Mutualités Libres viennent de publier un baromètre à ce sujet.

Le KidOscope en est à sa 5ème édition et s’intéresse cette fois à la santé sexuelle des jeunes. Ce baromètre repose sur des données récoltées en 2016. Cette année-là, environ 9 jeunes filles sur 1000 âgées de 14 à 20 ans sont tombées enceintes. Pour la tranche des mineures d’âge, ce taux n’est que de 3 pour mille, ce qui est relativement bas par rapport à d’autres pays limitrophes. Cette proportion de grossesses augmente naturellement avec l’âge. Cependant, les Mutualités Libres constatent aussi que le nombre de jeunes filles qui tombent enceintes est nettement plus important dans la population bénéficiant de l’intervention majorée (BIM) que chez celles qui n’en bénéficient pas. Ce risque est 3 fois plus important. La différence est d’autant plus marquée que l’on avance en âge. Si le taux de grossesse des jeunes filles BIM à 15 ans est de 0,24% contre 0,10% pour les non-BIM, cette proportion pour celles de 20 ans est respectivement de 5,75% contre 1,86%.

Aider les plus défavorisés…

Il existe donc un lien évident entre grossesse et précarité sociale, ce qui ne constitue pas une surprise. Par ailleurs, ces grossesses survenant à l’âge de 16 ans chez les jeunes filles BIM sont souvent poursuivies jusqu’à l’accouchement dans plus de 5 cas sur 10 alors que cette proportion n’est même pas atteinte pour les non-BIM à l’âge de 20 ans (49%).

Or, l’INAMI prévoit un remboursement supplémentaire de 3 euros par mois pour le prix de certains contraceptifs pour les moins de 21 ans. Force est de constater que les moyens contraceptifs ne sont pas assez utilisés. Rappelons que la « pilule du lendemain » est également remboursée pour les moins de 21 ans.

L’étude montre également que les jeunes filles non BIM recourent plus souvent (+50%) à la pilule que les BIM à partir de 15 ans. Ceci ne concerne que les contraceptifs remboursés ou les contraceptifs distribués par les centres de planning par exemple et pas l’utilisation de préservatifs par exemple. Néanmoins, vu le nombre de grossesses, on peut se dire que l’accès aux contraceptifs pour les jeunes filles en situation précaire est loin d’être satisfaisant.

Plus accessibles, SVP !

La situation concernant les infections sexuellement transmises (IST) n’est guère plus rassurante pour les jeunes filles en situation précaire. Sans surprise non plus, ce sont les infections à Chlamydia qui tiennent le haut du pavé. En 2016, chez les 15-19 ans, le nombre de cas rapportés est de 211 cas pour 100.000. Les épidémiologistes ont constaté une augmentation constante de cette IST depuis 2002. Entre ces deux dates, le nombre de cas a été multiplié par 6 !

Les auteurs de l’étude pointent du doigt l’éducation à la santé aussi bien dans les milieux scolaires qu’en dehors. « Une bonne éducation sexuelle des jeunes est essentielle, tant à l'école qu'à la maison. Cela peut les aider à obtenir des réponses aux questions qu'ils se posent et à se respecter sur le plan des relations interpersonnelles et du sexe. Un des éléments importants de cette éducation sexuelle étant bien sûr la sensibilisation à l'utilisation des contraceptifs et notamment des préservatifs, l’unique protection efficace contre les infections sexuellement transmissibles (IST) », précisent-ils.

Ce constat est particulièrement important pour les jeunes filles et les jeunes hommes issus de milieux défavorisés. Il est nécessaire d’améliorer encore leur accès à l’information, à la contraception et aux préservatifs.

> Découvrir l'étude Kidoscope

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