Baisse de la disponibilité et de la qualité des soins maternels des suites du Covid-19

Les chercheurs de l'Institut de Médecine Tropicale (IMT) d'Anvers ont observé une baisse inquiétante du recours aux services de santé, mais aussi de la disponibilité et de la qualité des soins maternels ainsi que néonatals dans le monde durant la crise du coronavirus, selon une enquête qu'ils ont mené sur les effets de la pandémie sur les soins de santé maternelle et néonatale. Ils soulignent, en outre, que les progrès réalisés au cours des dernières décennies risquent d'être perdus.

Les résultats indiquent que la majorité des professionnels concernés ont eu des informations sur le Covid-19, mais qu'ils n'ont pas reçu de formation pratiqu e ni d'orientation sur la façon de traiter les patients présentant des symptômes de la maladie, selon la chercheuse en chef de l'étude de l'IMT, Lenka Beñová. "La disponibilité du personnel de santé a connu une baisse importante et les mères reçoivent moins d'appui et de suivi pendant les consultations individuelles, ceci étant en partie compensé par les outils de communication en ligne. Par ailleurs, un certain nombre de patientes évitent de visiter les établissements de santé de peur d'y contracter le virus", explique-t-elle.

Un autre résultat inquiétant que livre l'enquête est que certains pays auraient changé leur façon de prendre en charge les femmes pendant la grossesse, le travail et après l'accouchement. "Certaines des mesures de prévention contre le Covid-19 incluent l'interdiction de la présence d'un compagnon à la naissance, la séparation des nouveau-nés de leurs mères après la naissance, une augmentation du nombre d'accouchements déclenchés et de césariennes. Ces évolutions ne sont pas fondées sur des données probantes et pourraient avoir des conséquences néfastes à court et à long terme pour les mères et les nouveau-n&eacute ;s", indique pour sa part la chercheuse, Andrea B. Pembe.

Les professionnels de la santé redoutent donc des répercussions durables pour les femmes et leurs nouveau-nés à cause des bouleversements au niveau des soins de routine comme une baisse des demandes de suivi prénatal, un impact négatif sur la santé mentale des mères et d'autres conséquences non connues actuellement mais qui surgiront à la suite de la pandémie.

Plus de 1.500 professionnels de la santé (sages-femmes, obstétriciens, gynécologues, médecins spécialistes, infirmières, membres du personnel clinique et agents de santé communautaires) provenant de près de 100 pays à divers stades de la pandémie ont été sondés.

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