Il y a trop de publicités pour de mauvais aliments, selon le Conseil supérieur de la santé

Les enfants sont trop souvent exposés à des aliments de mauvaises qualités nutritionnelles, notamment via l'omniprésence de publicités à la télévision ou sur les réseaux sociaux, a dénoncé mercredi le Conseil supérieur de la santé (CSS). Selon lui, ces promotions incessantes conduisent "les enfants à adopter une mauvaise habitude alimentaire", ce qui est défavorable au maintien d'une bonne santé.

"En Belgique, environ un enfant en bas âge sur quatre, un enfant sur six et un adolescent sur neuf sont en surpoids. Un tiers de leur apport énergétique quotidien provient d'aliments ultra-transformés", déplore le CSS. Celui-ci, ne s'en étonne pourtant pas au vu de la fréquence "à laquelle les enfants sont ciblés par des campagnes de promotion d'aliments et de boissons malsains", regrette-t-il.

Les experts du CSS poursuivent en soulignant que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé aux pays d'œuvrer à la réglementation du marketing de ces aliments visant les enfants il y a plus de douze ans. Cependant, en Belgique, il ne s'est pas encore "passé grand-chose", précisent-ils. Ils évoquent même des mesures d'autorégulations insuffisantes de la part de l'industrie alimentaire.

Dès lors, le CSS enjoint les différentes autorités, qu'elles soient européennes, fédérales, régionales ou encore locales, à protéger les enfants de moins de 18 ans contre ces mises en avant d'aliments néfastes. Il veut notamment interdire leur publicité dans les crèches, les écoles, les centres d'accueil et les cliniques pédiatriques, mais aussi lors d'activités sportives ou culturelles destinées aux enfants.

Le Conseil recommande également de proscrire à la télévision les réclames pour ces produits entre 6 heures du matin et 23 heures. "Les médias numériques et les nouvelles techniques de marketing devraient également être plus strictement contrôlés et abordés", insiste-t-il, en mentionnant notamment la publicité au sein des jeux pour enfants ou les 'kid-fluencers', à savoir celles et ceux faisant la promotion de snacks et de boissons populaires sur les médias sociaux.

Les spécialistes n'épargnent d'ailleurs pas ces derniers et les programmes de cuisine télévisés retransmis aux heures de grande écoute. Devenus partie intégrante de notre quotidien, ils permettent à certains chefs et influenceurs de devenir "des gourous de l'alimentation". Pourtant, leurs recettes répondent rarement aux recommandations nutritionnelles nationales et internationales, note le CSS.

"Le Conseil Supérieur de la Santé souligne donc l'importance d'avoir un regard critique sur la publicité. Les enfants doivent d'abord apprendre à reconnaître la publicité et ensuite à s'en protéger. Les parents et les enseignants ont bien sûr un rôle à jouer à cet égard, mais les pairs ou les plateformes médiatiques connues peuvent également contribuer à cet objectif", conclut le CSS.

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