Obésité infantile : de nouvelles mesures pour les centres spécialisés et les pédiatres

Le gouvernement fédéral belge a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre l'obésité chez les enfants. Un contrat a été signé entre le Comité d'assurance de l'INAMI et 21 centres spécialisés en obésité pédiatrique. Cette initiative fait suite à la promesse du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, de mieux rémunérer les pédiatres travaillant dans ces centres de troisième ligne, une annonce faite à la Chambre des représentants.
Cette décision est d'autant plus pertinente que la Fédération mondiale de l'obésité prévoit que la moitié de la population mondiale sera obèse d'ici 2050. En Belgique, l'enquête de santé de 2018 révèle déjà que la moitié des adultes est en surpoids, dont 16 % souffrent d'obésité. Face à ce constat alarmant et à l'impact significatif de l'obésité sur le système de soins, le ministre Vandenbroucke a été interpellé sur les mesures à prendre pour inverser cette tendance.
Les centres spécialisés joueront un rôle clé dans cette stratégie, en se concentrant sur l'élaboration de plans de traitement individualisés qui incluent des consultations axées sur la famille, des techniques de motivation et des interventions comportementales. Une attention particulière est également accordée aux enfants obèses à un stade moins avancé, avec des conseils destinés aux professionnels de la première ligne de soins.
En complément de cette approche, une modification de la nomenclature a été effectuée pour les diététiciens suivant les enfants obèses en première ligne, avec une extension de l'âge des bénéficiaires de 6 à 2 ans, et jusqu'à 17 ans. Cette mesure, accompagnée de la suppression du ticket modérateur pour ces patients, représente un investissement de 11 millions d'euros par le gouvernement. De plus, un budget supplémentaire est alloué pour renforcer les capacités des centres de troisième ligne, notamment le Zeepreventorium et Clairs Vallons, avec pour objectif une meilleure rémunération des médecins spécialisés.
Le ministre Vandenbroucke souligne également l'importance de ne pas négliger l'obésité chez les adultes, indiquant un intérêt pour l'organisation d'une approche multidisciplinaire adaptée. Les nouveaux médicaments contre l'obésité, considérés comme potentiellement révolutionnaires, doivent s'intégrer dans des traitements globaux et multidisciplinaires. Le Centre fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE) a été mandaté pour évaluer l'usage approprié de ces médicaments en prévision de leur mise sur le marché et de leur remboursement éventuel.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Francois Planchon

    23 février 2024

    Sans une volonté de changement de l'alimentation des parents, et des cultures alimentaires familiales concernées, augmenter les dépenses pour traiter les enfants sera du gaspillage, dans la majorité des cas...
    La mal-bouffe est une culture... c'est d'abord à ce niveau qu'il faut se battre.
    la culture alimentaire familiale doit d'abord changer, avant tout traitement.
    Une personne obèse avec un entourage mince qui se nourrit bien est une exception...
    Si on traite une personne avec succès, cela ne sert à rien si on la replonge ensuite dans sa culture alimentaire familiale, et une sédentarité, qui n'ont pas changé !
    Pour maigrir, pas de miracle : il faut manger moins, équilibré, et... bouger !
    Le médicament "miracle" qui permet de maigrir sans bousculer les mauvaises habitudes n'existe pas, ou est toxique pour l'organisme.

    C'est beau d'exprimer une volonté politique de voir les personnes en sur-poids et obèses maigrir... mais pourquoi ne pas commencer par interdire de proposer dans le commerce plus de produits "malsains" que de produits sains ?
    Tous les efforts, et les investissements, dans des soins et des campagnes de prévention ne servent à rien, tant qu'on trouve à tous les coins de rue des temples de la mal-bouffe, tant que les rayons des magasins regorgeront d'aliments trop sucrés, trop gras, trop transformés, tant qu'on tolère des publicités pour des doubles hamburgers entourés de fromage fondus et de sauce sucrée, accompagnés de frites et de sodas.

    Est-ce normal de donner des permis d'exploiter à des chaînes de restauration rapides qui vendent des repas contenant au minimum 3 à 4 fois les calories nécessaires pour une journée entière ?
    Pourquoi ne pas oser interdire les aliments trop "transformés" qui sont nocifs pour l'organisme ?

    Dernièrement, j'ai voulu acheter un simple yaourt sans sucres ni édulcorants : dans le rayon où il y avait plus de 20 produits différents, j'ai cherché dans toutes les compositions... et je n'en ai PAS trouvé un seul sans sucres, ou sans édulcorants, ajoutés...

    Osons aborder un autre sujet qui fâche :
    L'assurance "soins de santé" est une assurance qui exprime la solidarité collective.
    Par définition une assurance couvre des risques imprévisibles, des accidents...
    Si un assuré provoque volontairement un sinistre, l'assurance refusera d'intervenir.
    Un comportement trop imprudent, peut aussi franchir cette limite...
    Après un sinistre, les interventions futures peuvent aussi être conditionnée à un changement de comportement imprudent...
    La société fait une pression morale pour cesser les comportements à risques : si une personne n'en tient pas compte, elle ira même jusqu'aux sanctions, si nécessaire.

    Prenons un autre domaine, qui concerne également nos hôpitaux, la santé, la vie : la sécurité routière.
    Nos politiques concernés par le sujet se lamentent sur les excès de vitesse qui tuent ou estropient ... mais aucun n'ose taper du poing sur la table pour interdire la vente de véhicules trop puissants (et/ou trop massifs)...
    Avec les véhicules électriques, on voit arriver sur les routes des SUV et des berlines aux performances de Ferrari... On banalise le 0 à 100 en moins de 4 ou 5 secondes : désolé, mais ces performances ont leur place sur les circuits... et pas dans la circulation .
    La majorité des conducteurs ne sont pas, et ne seront jamais aptes à maîtriser ces performances.
    De telles accélérations ne peuvent que surprendre les autres usagers, qui, de bonne foi, auront bien regardé avant de s'engager, et qui seront piégés par les véhicules qui ont accéléré en voyant la voie libre devant eux, en même pas le temps de tourner la tête...
    Pour réflexion...