Pas de MG, ni de pédiatre, pour un nourrisson sur sept

En scrutant les dépenses de santé de plus de 470.000 enfants, les mutualités libres ont établi que, durant les deux premières années de vie, c’est au pédiatre plutôt qu’au généraliste que les parents belges confient leur rejeton. Toutefois, un bébé sur sept ne consulte ni l’un ni l’autre, avertissent-elles. Et dans les familles à faibles revenus ou monoparentales, on passe à un sur cinq. Ce suivi moins régulier a un impact sur la vaccination et, probablement, le recours aux urgences.

Les mutualités libres (MLOZ) ont décidé de «scanner», périodiquement, les données santé qui concernent les enfants, par thématique et par tranches d’âge. Exercice qu’elles ont baptisé le «KidOscope». Dans la seconde livraison de ce baromètre, dont les conclusions viennent d’être publiées, l’OA s’est penché sur les professionnels des soins - pédiatre, MG, dentiste, ORL… - vers lesquels les Belges se tournaient pour leurs enfnants (en choisissant l’indicateur d’une consultation par an minimum). Verdict? «Sans surprise, de 0 à 2 ans, les petits Belges sont nombreux à voir régulièrement un médecin: 36% consultent un pédiatre, 35% un pédiatre et un généraliste, 15% un généraliste uniquement.»

La prise en charge de ces nourrissons semble donc correctement assurée, estiment les MLOZ qui s’alarment en revanche de voir qu’un bébé sur sept n’est suivi ni par un pédiatre, ni par un MG et ce, alors que «l’absence de suivi médical régulier à la prime enfance peut impacter l’évolution des enfants», notamment leur bon développement physique et affectif. Le constat s’aggrave au sein des familles BIM ou monoparentales: ce sont 20% des nourrissons qui n’ont pas de médecin de référence.

Et si les gosses sans thérapeute attitré étaient, tout simplement, en bonne santé, d’où cette non-fréquentation? La situation entraîne toutefois une sous-vaccination, font remarquer les MLOZ après avoir examiné les chiffres concernant la vaccination contre le rotavirus. Les 2/3 seulement des petits sans médecin de référence ont été vaccinés, contre 87% de ceux qui vont chez un MG ou un pédiatre «fixe». Autre tendance interpellante quant au suivi des enfants que livre l’analyse des mutualités libres: «1 bébé sur 3 est soigné au moins une fois par an dans un service d’urgences. C’est beaucoup et il y a fort à parier que, pour une partie au moins de ces enfants, le recours aux urgences est le résultat d’une absence de médecin référent», écrit l’OA.

Ses conclusions? Il plaide «pour que tous les enfants de moins de 2 ans aient un médecin de référence, pédiatre ou généraliste», avec une attention particulière pour les familles vulnérables, à soutenir dans cette démarche. Le médecin de référence sera au fait de «l’histoire médicale de l’enfant et de son environnement familial, ce qui favorise la détection précoce de maladies chroniques ou sévères et diminue le recours inapproprié aux services d’urgence».

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