SOS Enfants a reçu plus de 6.850 signalements de maltraitances en 2021

En 2021, plus de 6.850 signalements ont été effectués auprès des équipes de l'association SOS Enfants, rapporte-t-elle dans une carte blanche publiée vendredi. Un an après avoir alerté les pouvoirs publics au sujet de l'aggravation du phénomène de maltraitance des enfants et du manque de moyens structurels pour y répondre, SOS Enfants souligne que le "constat reste dramatique".

"À l'heure actuelle, les renforts alloués ont certes permis aux équipes de SOS Enfants de répondre à certaines demandes supplémentaires", note l'ASBL. "Cependant, les moyens offerts à la reconstruction psychique et aux soins au long cours restent compliqués v oire impossibles à mettre en place: des enfants traumatisés patientent durant des mois, parfois dans le milieu jugé maltraitant, en attente de soins adéquats. (...) Trop d'enfants restent toujours déplacés entre services résidentiels d'urgence par manque de place dans un lieu d'accueil stable."

SOS Enfants insiste sur les conséquences à long-terme des comportements maltraitants sur le développement des enfants et l'irréversibilité des dommages qu'ils peuvent causer. "Ils ont un impact sur le développement et l'apprentissage, sur la santé mentale et relationnelle, entrainant des troubles comportementaux tels qu'isolement, dépression, tentative de suicide, troubles alimentaires, dépendances à la drogue et à l'alcool mais aussi des troubles actifs du comportement."

Au total, plus de 6.850 signalements ont été enregistrés par les équipes de SOS Enfants en 2021. Les signalements pour des faits de maltraitance sexuelle ont connu une nette augmentation et atteignent 26% des appels reçus en 2021. 19% concernent des maltraitances psychologiques, 17% des enfants exposés aux violences conjugales répétées et près de 12% des enfants victimes de négligences graves. Enfin, 26% des appels concernent des maltraitances physiques. "Dans certaines régions, les signalements concernant des enfants victimes de maltraitance continuent d'augmenter de façon très inquiétante", souligne l'ASBL.

Pour mieux lutter contre ces phénomènes et offrir de meilleurs soins aux victimes, l'association insiste sur l'importance d'un accompagnement sur le long-terme, construit sur base d'une évaluation médicale, psychologique et sociale approfondie. Un processus qui demande d'engager des moyens durablement. SOS Enfants plaide dès lors pour la mise en place d'une "politique globale, cohérente et ambitieuse autour de l'enfance en danger" permettant de mieux coordonner les ressources entre les secteurs du soin, de l'aide à la jeunesse, de l'enfance et du judiciaire. L'association demande en outre un renfort des équipes d'accompagnement périnatal afin d'améliorer la prévention des maltraitances.

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